Pourquoi faire du croisement avec du Blanc-Bleu Belge ?
Le croisement de deux races bovines permet d’obtenir une descendance de première génération supérieure à la moyenne de ses deux parents, via l’effet d’hétérosis.
La race Blanc-Bleu Belge, une race aux multiples atouts exceptionnels :
- Race précoce : premier vêlage à 24 mois
- Finesse d’os exceptionnelle
- Rendement de carcasse jusqu’à 70%
- Rendement de viande autour de 80% avec part élevée des morceaux « nobles » (dessus et quartier arrière)
- Qualité de la viande : maigre, à teneur faible en cholestérol et tendre
- Race homozygote mh : 100% des Blanc-Bleu belges viandeux possèdent la double copie du gène de la double musculature/culard (mh/mh)
- Efficience alimentaire
Le gène culard : mh
Le gène culard était présent naturellement dans la population Blanc Bleu Belge, comme dans de nombreuses races allaitantes.
Et c’est à partir des années 1950 que les sélectionneurs ont décidé de se spécialiser dans le type « viandeux ». Ainsi la sélection s’est orientée vers la production d’animaux homozygotes pour ce gène (mh). Aujourd’hui toute la population Blanc-Bleu Belge dite viandeuse, est homozygote mh/mh pour le gène culard.
Grâce au croisement terminal avec le blanc-bleu belge, la valeur des veaux est augmentée pour tous les acteurs de la filière.
Pour l’éleveur
Une plus-value marchande de la descendance
Dans l’élevage bovin, la valeur bouchère des animaux peut représenter jusqu’à la totalité des revenus d’une ferme, c’est pourquoi elle représente un point d’attention tout particulier.
La race Blanc-Bleu Belge transmet le gène de double musculature (culard) – mh – ce qui améliore les caractéristiques viandeuses des veaux croisés.
Autre race | |||
Blanc Bleu | mh | mh/+ | mh/+ |
mh | mh/+ | mh/+ |
Cette conformation intéressante des veaux croisés Blanc-Bleu Belges fait qu’ils sont vendus entre 3 et 4 fois le prix d’un veau race pure Holstein du même âge (<3semaines).
Une solution intégrée aux stratégies de sélection du troupeau
Progrès génétique du troupeau
La sélection au sein des troupeaux laitiers a énormément évolué ces dernières années avec l’arrivée de la génomique pour les taureaux de centre de sélection et son accessibilité à l’éleveur souhaitant tester ses vaches. Il est désormais possible de classer ses animaux, non seulement sur base de leurs performances laitières, mais également selon leur potentiel génétique. Cet outil permet de rationaliser la stratégie de renouvellement du troupeau à partir de critères-clés importants pour l’éleveur.
Lorsqu’on regarde les résultats technico-économiques, l’élevage des génisses représente un coût important qui impacte la rentabilité d’une exploitation laitière. Parmi les différentes stratégies de renouvellement possibles, la moins coûteuse est l’utilisation de la semence sexée femelle associée au croisement industriel. Cette stratégie appliquée à la classification des animaux permet d’accélérer considérablement le progrès génétique du troupeau. En utilisant des taureaux Blanc-Bleu belge de chez BBG pour le croisement industriel, l’éleveur profitera du bénéfice du veau vendu qu’il pourra réinjecter dans sa sélection.
Sauvegarde des races bovines locales
La sauvegarde des races locales est importante que ce soit socialement, pour perpétuer les traditions, ou pour conserver une diversité génétique. Elles ont souvent l’avantage d’être extrêmement bien adaptées aux conditions locales, mais face à un marché compétitif ou à une demande croissante, elles ont peu rentables. Ces fermiers se retrouvent donc contraints de les abandonner pour se tourner vers des races hyperspécialisées.
Le croisement industriel avec un taureau de BBG est un atout dans ce contexte. Il va permettre à l’éleveur d’obtenir un animal avec une valeur bouchère augmentée qu’il pourra revendre avec un meilleur bénéfice. Cet argent supplémentaire pourra être utilisé selon ses besoins et lui permettra de conserver son cheptel dans sa race de prédilection. De plus, s’il souhaite implémenter une stratégie de sélection de ses vaches, le croisement industriel lui offre cette opportunité en cessant d’élever des animaux qui ne répondent pas à ses critères.
Pour l’engraisseur
Les avantages de la génétique du Blanc-Bleu en croisement ne se limitent pas à l’éleveur, mais se poursuivent en engraissement. Comparé à un animal Holstein pur (HolxHol), un Holstein croisé Blanc-Bleu (BBxHol) aura (en moyenne) :
- Un GQM, gain quotidien moyen, supérieur +6,68%
- Un poids carcasse froide supérieur +5,5%
- Une conformation de carcasse R (vs O) via la classification SEUROP
- Meilleure efficience alimentaire : -5,45% de consommation de matière sèche par kg de poids vif et +12,46% de poids carcasse chaude (adapté : Moreno et al., 2008)
- +23,39% cm² de surface du muscle longissimus dorsi (pièces découpe : aloyau (Loin en anglais), Noix d’entrecôte (CUBE ROLL ou rib eye roll), Noix de basse-côte (CHUCK EYE) (Keane et al., 2003)
Même comparées à d’autres croisements, comme l’Angus (AAxHol), les performances du croisement avec la race Blanc-Bleu (BBxHol) restent supérieures :
Critères | AAxHol | BBxHol | Significatif |
---|---|---|---|
Poids vif (Kg) Arrivée | 51,3 | 58,1 | <0,05 |
Gain quotidien depuis arrivée (g) | 740 | 746 | NS |
Consommation Matière sèche | 19,8 | 19,1 | <0,001 |
Poids de carcasse par jour d’âge (g) | 411 | 443 | <0,001 |
Poids carcasse (kg) | 312 | 333 | <0,001 |
Rendement (g/kg) | 522 | 553 | <0,001 |
Classification conformation carcasse | 2,4 | 3,1 | <0,001 |
Classification engraissement carcasse | 3,5 | 2,8 | <0,001 |
Proportion pistola (g/kg côté) | 459 | 469 | <0,001 |
M. Longissimus (cm²) | 71,1 | 85,3 | <0,001 |
Pour le consommateur et l’environnement
Le croisement avec le Blanc-Bleu belge est un atout qui va de la santé humaine à la santé environnementale.
La viande du Blanc-Bleu Belge est connue pour être une viande tendre, maigre (5%) et pauvre en cholestérol (+/- 45 mg/100g) (à titre de comparaison, la viande de poulet sans peau est à +/- 62 mg/100g)). La proportion de graisse d’un croisé Blanc-Bleu Belge ne sera pas aussi basse qu’un animal de race pure, mais se situera entre celles des deux parents.
Du point de vue environnemental, le Blanc-Bleu Belge est une des races les moins émettrice de gaz à effet de serre (GES). Le gain quotidien élevé et le très haut rendement viandeux des bovins Blanc-Bleu belges sont les explications principales pour cette empreinte carbone plus basse. Outre, son adéquation avec les objectifs du Greendeal [atteindre une diminution de la production de gaz à effet de serre de 30% d’ici 2030], l’utilisation de cette race est un levier pour augmenter la sécurité alimentaire dans les régions précarisées.
-30%
C’est la diminution de l’impact environnemental de la viande finale obtenue lorsque les vaches laitières sont utilisées pour produire des veaux viandeux, grâce au croisement.